Tchétchénie : un cessez-le-feu de plus en plus meurtrier

5soldats russes tués et 23 blessés. Les bombardements en Tchétchénie par l'armée russe ont redoublé d'intensité depuis hier, notamment dans les régions situées au sud du pays. Cette violente reprise des combats est en opposition avec les dernières décisions. Rappel : le 27 mai, quelques jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, Boris Eltsine avait déclaré une trève avec les indépendantistes. Le 1er juin, le pouvoir russe et les rebelles tchétchènes avaient signé un cessez-le feu. Des négociations s'étaient ouvertes et le retrait progressif des troupes russes stationnées sur le territoire envisagé.

Pourtant, aujourd'hui, la guerre est relancée. Côté Kremlin, cette reprise de l'offensive est justifiée par l'attitude des séparatistes caucasiens. Mais les dissensions au sommet sont de plus en plus visibles. Le général Tikhomirov, chef du commandement militaire russe, reste lui favorable à la poursuite de l'offensive. Menacé d'être limogé, il a finalement été maintenu dans ses fonctions. Le nouveau secrétaire du Conseil de Sécurité, Alexandre Lebed, fervent partisan de la cessation des combats durant la campagne électorale, semble avoir changé d'opinion. Il vient de reporter sur le chef de file des indépendantistes tchétchènes la responsabilité de la reprise du conflit.

En Russie, l'opinion publique est saturée par cette guerre interminable, qui selon Boris Eltsine devait être rapide. Comme l'indique notre confrère Libération, certains députés n'ont pas machés leurs reproches à l'encontre du président. "Si les combats ne sont pas arretés immédiatement, si les négociations ne sont pas relancées (...) alors le peuple russe aura le droit de traiter Boris Eltsine de menteur", a ainsi déclaré un élu démocrate.

Avec des négociations dans l'impasse et un cessez-le feu oublié, la guerre en Tchétchénie ne semble pas en mesure de s'arrêter pacifiquement.

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